Semaine du lundi 5 au dimanche 11 juillet 2021 : Expérimentations du son !

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

La sélection de cette semaine nous convie à oser des sonorités inédites, tenter des mises en situation inhabituelles de réception et à profiter du travail et de l’inventivité des concepteurs. Pour cette exploration de la matière sonore nous vous proposons une expérience sonore active, interactive, sous casque et en plein air avec Happy Manif dans le cadre du Festival Extrapôle ; deux auditions spéciales d’une brigade de l’OPS dé-chambrée, exportée aux pieds des immeubles du Neuhof ; un éclairage guidé pour approcher une conception plus abstraite de la musique du plastimusicien Michel Aubry à l’Aubette ; un concert pour retrouver et ré-éprouver la stupéfaction que suscite toujours l’inventivité et la complexité du travail de Bach dans ses Variations Goldberg ; et, pour se détendre, une balade au travers des installations sonores de Philippe Aubry dans le jardin du musée de l’Œuvre Notre-Dame.

De concert avec vos oreilles, gardez aussi vos yeux ouverts pour explorer ou ré-explorer le patrimoine architectural et urbanistique de l’Eurométropole qui servira de cadre à ces coup de cœurs :d’une part, le patrimoine bâti historique du musée de l’œuvre Notre-Dame, de l’église du Bouclier et de l’Aubette 1928  et, d’autre part, les extensions urbanistiques que sont les quartiers de la Meinau et du Neuhof, territoires plus récents, peut-être encore inconnus de vous et sur lesquels la documentation du 5e Lieu pourra vous en apprendre un peu plus.

MUSÉE

LITHOPHONIE / LE JARDIN DE L’OUÏE

Musée de l’œuvre Notre-Dame – Jardins / du 3 juillet au 29 août

Tarif : gratuit / réservation conseillée sur https://www.musees.strasbourg.eu/

Lithophonie dévoilera à travers les mots d’un restaurateur et de deux artisans de l’Œuvre Notre-Dame quelques secrets des statues de la salle de la Loge. L’œuvre incorpore également les émotions de trois visiteurs et le travail d’un groupe d’élèves du lycée Fustel-de-Coulanges. Une médiation originale et poétique, accessible à tous les publics.

Le Jardin de l’ouïe accompagnera, dans une nouvelle version, les pas et les oreilles des visiteurs dans le dédale symbolique des plantes du jardin du musée de l’Œuvre Notre-Dame.

Le saviez-vous ?

Le jardinet gothique est une création de Hans Haug, le fondateur du musée, qui l’installa en 1937 au pied de l’hôtellerie du Cerf à l’emplacement d’une ancienne cour. Cette reconstitution s’inscrit dans la tradition des jardins médiévaux transmise par les peintres et les graveurs rhénans du XVe siècle. Les pots de fleurs crénelés destinés à recevoir des arbrisseaux taillés sont ainsi repris du panneau du Doute de saint Joseph du Maître du Paradiesgärtlein, présenté dans le musée. Mais le jardin s’inspire également des préceptes théoriques de l’époque médiévale, tels que les conseils prodigués au XIIIe siècle par le dominicain Albert le Grand, qui séjourna à Strasbourg. Dans ses traités de botanique Les Sept Livres des végétaux et Naturalia, il décrivait avec détails la distribution des jardins selon l’utilisation des plantes. Restauré dans les années 1990, le jardinet comporte en son centre neuf modules rectangulaires regroupant des plantes médicinales ou ornementales.

MUSIQUE

VARIATIONS GOLDBERG

Église du Bouclier / Samedi 10 juillet à 20h

Tarif : 19/17/15/6 euros

Les Variations Goldberg sont une œuvre pour clavecin composée par Jean-Sébastien Bach portant le numéro 988 dans le catalogue BWV. Cette œuvre, écrite au plus tard en 1740, constitue la partie finale — et la clef de voûte — de la Clavier-Übung publiée à Nuremberg par Balthasar Schmidt. Elles représentent aussi un des sommets de la forme « thème avec variations », et une des pièces les plus importantes écrites pour clavier. L’œuvre, d’une richesse extraordinaire de formes, d’harmonies, de rythmes, d’expression et de raffinement technique, repose sur une technique contrapuntique inégalable.

Le saviez-vous ?

Les Variations Goldberg doivent leur nom à Johann Gottlieb Goldberg (1727-1756), compositeur et élève claveciniste de Bach. Johann Nicolaus Forkel, le premier biographe de Bach les mentionne pour la première fois en 1802 :

Nous les devons au comte Kaiserling, ancien ambassadeur de Russie à la cour de l’électeur de Saxe. Il séjournait souvent à Leipzig et amenait avec lui Goldberg pour qu’il reçût les conseils de Bach. Le comte était de santé déficiente et souffrait d’insomnies. Goldberg, qui habitait chez lui, devait alors lui jouer quelque chose s’il ne pouvait dormir. Le comte exprima un jour à Bach son désir de lui voir écrire quelques morceaux pour Goldberg pour le distraire de son insomnie. Le comte ne les nomma plus ensuite que ses variations. Il ne pouvait se lasser de les entendre et, pendant longtemps, lorsqu’il ne pouvait dormir, il avait l’habitude de dire : « Cher Goldberg, joue-moi encore une de mes variations ».

Sur la vie, l’art et l’œuvre de Johann-Sebastian Bach, Johann Nicolaus Forkel, Flammarion, 1999. Pages 134-135.

Si belle que soit cette légende, elle est aujourd’hui largement contestée par les musicologues contemporains. Il est ainsi peu probable que Goldberg ait pu interpréter ces variations. Il n’avait en effet que 14 ans lors de leur publication ce qui semble bien jeune pour maîtriser un ouvrage aussi redoutable. De plus, aucun des seize exemplaires du « Clavier-Übung » aujourd’hui conservés ne mentionne la moindre dédicace, contrairement à ses autres commandes.

DÉAMBULATION

HAPPY MANIF, les pieds parallèles

Square de la Peupleraie – Meinau / Lundi 5 juillet à 17h30

Gratuit

Happy Manif se présente comme une déambulation chorégraphique joyeuse, un jeu de rôle grandeur nature. Casque sur les oreilles, les participants deviennent instantanément interprètes d’une partition urbaine des plus originales. Une bande sonore d’environ une heure, conçue par David Rolland, leur délivre des indications de déplacements et d’actions. Une fois le top départ annoncé, Happy Manif les invite à déambuler en groupe et à découvrir l’environnement avec un autre point de vue. La notion de jeu est au centre de la pièce, la partition permettant d’avoir un regard amusé sur certains de nos comportements

Le saviez-vous ?

Le square de la Peupleraie se situe sur deux anciens étangs asséchés où des peupliers furent plantés. Ces étangs faisaient partie du domaine de Charles-Louis Schulmeister construit en 1807. Il comprenait un somptueux château néoclassique, des écuries, des logements pour domestiques, un grand parc autour d’une pièce d’eau alimentée par le Rhin Tortu et une ferme-modèle conçue à l’instar des nouvelles organisations agricoles se développant au 19e siècle pour gérer rationnellement l’espace. Les étangs figuraient sur le cadastre dit « napoléonien » achevé en 1840. Pendant l’annexion allemande (1870-1918), la Ville imagine des projets d’urbanisation des faubourgs de Strasbourg. Elle réalise des plans d’aménagement, dont celui de la Meinau et acquiert les terrains nécessaires à leur construction. La Ville achète notamment l’ancien domaine Schulmeister et les étangs voisins en 1912.

VISITE

Visite commentée Michel Aubry, der grosse Spieler: ein Bild der Zeit

Aubette 1928 / Vendredi 9 juillet 15h

Gratuit

En partenariat avec la Haute école des arts du Rhin, l’Aubette 1928 propose « Der Grosse Spieler : ein Bild der Zeit (Le Joueur : une image de notre temps) », une immersion à la fois artistique, transdisciplinaire et pédagogique dans l’univers de l’artiste Michel Aubry. Depuis près de quarante ans, Michel Aubry place la dimension plurielle du jeu au cœur de sa production artistique, passant du jeu musical au jeu d’acteur et jusqu’aux salles de jeu. Occupant aujourd’hui une place singulière dans le monde de l’art contemporain en France, il entreprend de nous faire voyager dans un univers à la fois plastique, historique, cinématographique et musical. Cette exposition audacieuse, intitulée « Der Große Spieler : ein Bild der Zeit » en hommage au personnage porté plusieurs fois à l’écran par Fritz Lang, le Docteur Mabuse, amène le visiteur, comme le spectateur du film, à apprécier la grande polysémie du mot jeu.

Le saviez-vous ?

À l’origine, le complexe de loisirs de l’Aubette est composé de quatre niveaux et accueille plusieurs espaces de loisirs. Le public peut ainsi en l’espace d’une même soirée danser, prendre un verre, faire une partie de billard ou encore aller au cinéma à l’Aubette. Le complexe de loisirs incarne la modernité du point de vue des services proposés mais aussi de son décor réalisé par Theo Van Doesburg, Sophie Taeuber-Arp et Jean Arp. Issus des mouvements artistiques d’avant-garde nés après la première guerre mondiale, les trois artistes voient dans le projet de l’Aubette une opportunité de mettre en œuvre à grande échelle les principes portés par ces courants. L’ambition de ces mouvements est alors de rompre avec le passé, de proposer de nouvelles formes et une nouvelle esthétique à même de créer une œuvre d’art totale. Cette utopie prend à l’Aubette les contours d’une intervention radicale basée sur l’utilisation de la grille géométrique. Ainsi l’ensemble des éléments du décor, des murs, jusqu’au mobilier et à la signalétique, sont pensés et dessinés par les trois artistes.

CONCERT

CONCERTS AUX FENÊTRES : Orchestre Philharmonique de Strasbourg

Rue Hackenschmidt – Neuhof / Jeudi 8 juillet à 19h

Rue des Jésuites – Neuhof / Vendredi 9 juillet à 19h

Accès libre

Les quatre musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg – Vincent Gilig et Julien Wurtz aux trompettes, Laurent Larcelet au trombone et Micaël Cartone d’Amore au tuba, viennent souffler un air de fête sur le quartier du Neuhof ! Ce quatuor de cuivres, aussi à l’aise sur les scènes des grandes salles de concert qu’à travers la ville, vous propose une plongée dans les grands airs de la musique (plus ou moins) classique. Frissons garantis !

COVID-19

Attention : Dans le contexte de crise sanitaire liée au COVID-19, un certain nombre d’événements annoncés dans le calendrier et/ou dans nos « coups de cœur »  peuvent être annulés et/ou reportés. Il est important de se renseigner en amont de la date de l’évènement, pour s’assurer de son maintien. Notre souhait est de vous donner une visibilité sur le panorama de la vie culturelle strasbourgeoise !

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