Semaine du lundi 4 au dimanche 10 octobre 2021 : Avis de vent d'est !

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

Si vous avez eu loisir de compulser les programmes culturels abondamment diffusés depuis la rentrée et que vos yeux sont du genre à l’affût, vous n’êtes pas sans savoir que se présente une semaine si culturellement chargée que déjà se profilent, pour qui ne saurait se démultiplier, d’éventuelles frustrations.

Si l’indécision devant la multiplicité vous taraude, vous pourrez, à suivre ou à ne pas suivre…, selon que votre sensibilité y réponde, opter pour la coupe franche du parti pris germanique. La sélection retenue par le 5e Lieu met en effet à l’honneur cette semaine, créateurs et créations dont le berceau s’inscrit ou s’inspire dans ces contrées, un peu « couleurs locales » et si culturellement fertiles qui s’étirent de l’Alsace à l’Autriche.

Au programme : La projection de Metropolis, film culte de Fritz Lang, les compositions d’un Wagner serein et amoureux interprétées par l’Orchestre Philharmonique, les « voix étouffées » de Brand, Hindemith et Krenek portées par Accroche Note, une Nuit de Walpurgis version Jazzdor, et pour tout le week-end, l’inauguration d’un accrochage d’envergure consacré au peintre d’origine alsacienne Jean-Jacques Henner.

Bonne semaine !

CINÉMA

METROPOLIS – FRITZ LANG (1927, 148 mn)  en marge de l’exposition La Beauté du geste

MAMCS – Auditorium

Mercredi 6 octobre 2021 18h30

Entrée libre

En 1926, Fritz Lang tire d’un roman de sa femme Thea von Harbou, Metropolis, un film de science-fiction du même nom. Film le plus couteux de l’histoire des studios Universum, c’est un échec financier retentissant mais il assure dès 1927 à Fritz Lang la célébrité.

Dans ce film de science-fiction muet en noir et blanc oscillant entre expressionnisme et Nouvelle Objectivité, la vision prémonitoire (soutenue par des effets spéciaux spectaculaires inédits à l’époque) d’une ville futuriste dystopique, séparant en deux zones selon leur rang social les habitants, ne cesse d’impressionner par son esthétique et comme annonce métaphorique de la montée du Nazisme et des totalitarismes.

Le saviez-vous ?

Le film sera progressivement réhabilité durant la deuxième moitié du XXe siècle, au point d’atteindre le statut de chef-d’œuvre majeur de l’histoire du cinéma, ce dont témoignent ses multiples influences jusqu’à nos jours, notamment dans la culture populaire. Plusieurs fois restauré, il devient en 2001 le premier film inscrit sur le registre international Mémoire du monde de l’UNESCO.

ORCHESTRE

SIEGFRIED IDYLL – WAGNER + WESENDONCK LIEDER – WAGNER + CARMEN SUITE – SHCHEDRIN/BIZET / ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG

Palais de la Musique et des Congrès

(DIRECTION : CLAUS PETER FLOR / SOPRANO : MELANIE DIENER)

(Précédé d’une conférence d’avant-concert à 19h)

Jeudi 7 et vendredi 8 octobre 2021 20h

6 à 56€ / Prévente : Billetterie de l’OPS, au guichet du PMC, par téléphone au n° 03 68 98 68 15, en ligne à l’adresse philharmonique.strasbourg.eu ; Billetterie du 5e Lieu, au guichet

Siegfried Idyll et les Wesendonck Lieder, sont les deux compositions hors opéra les plus régulièrement entendues de Wagner.

Siegfried-Idyll est un poème symphonique qui se présente comme un canevas de différents thèmes majoritairement empruntés à un précédent opéra de Wagner, Siegfried. Les deux thèmes principaux de Siegfried-Idyll sont :

  • Le thème initial de la Paix, dit aussi thème de l’Immortelle bien-aimée, il pourrait évoquer l’apaisement dans la vie privée de Wagner et de sa famille ;
  • Le thème représentant le personnage de Siegfried.

D’autres thèmes sont également tirés de l’opéra Siegfried : le leitmotiv du Sommeil, celui de la Résolution d’aimer, ainsi que plusieurs des leitmotivs du Chant de l’oiseau. La structure de l’œuvre est assez complexe, sans doute à cause du nombre important de thèmes avec lesquels on peut jouer en les superposant ou en les mélangeant.

Les Wesendonck Lieder sont un cycle de Lieder composé par Richard Wagner au moment où il composait l’opéra La Walkyrie, en 1857-1858.

Le cycle est écrit sur des poèmes de Mathilde Wesendonck, la femme d’un des mécènes de Wagner pour laquelle le compositeur eut une passion. Ainsi ce fut l’unique fois qu’il accepta de composer sur des textes non de lui, simplement pour avoir l’alibi de la voir régulièrement. Les poèmes sont d’une écriture pensive, influencée par Wilhelm Müller, auteur de poèmes utilisés par Schubert plus tôt dans le siècle. En revanche, le langage musical, tout aussi raffiné et lui aussi d’une grande intériorité, est toutefois d’une intensité bien différente, Wagner ayant fait grandement évoluer le style romantique.

Le saviez-vous ?

Richard Wagner a déclaré avoir composé Siegfried-Idyll dans une ambiance de sérénité familiale qu’il évoquait comme l’année la plus heureuse de sa vie. En effet, le 6 juin 1869, devenu père pour la troisième fois il baptisait son fils Siegfried, tandis que peu après, il épousait enfin Cosima, la fille de Franz Liszt.

L’œuvre, destinée à constituer une surprise pour Cosima à l’occasion de son anniversaire (le 25 décembre 1870) sera jouée pour la première fois en ce jour dès 7h30 du matin par des musiciens venus se faufiler dans la villa des Wagner, le compositeur étant en haut de l’escalier pour diriger.

MUSIQUE

LA MUSE AUX ILLUSIONS PERDUES – ACCROCHE NOTE & ORCHESTRE LES METAMORPHOSES dirigé par Amaury du Closel (Krenek, Hindemith, Brand, Antheil)

Dans le cadre du « FORUM VOIX ETOUFFEES »

Saint Pierre le Vieux protestant

Vendredi 8 octobre 2021 20h

5€ à 15€ (entrée libre pour les moins de 10 ans), Pass 3 jours (8-9-10 octobre) 30€

Prévente en ligne à l’adresse fve.act.world / réservations à l’adresse forumvoixetouffees@gmail.com ou au n° 06 86 94 45 89

Hindemith, Krenek, Brand, Antheil, quatre compositeurs du XXe siècle aux esthétiques différentes sont réunis sous le prisme d’une parenthèse musicale orientée vers l’histoire d’une part et d’autre de l’Atlantique mais également la mémoire. Particulièrement celle des compositeurs oppressés par le régime nazi (Paul Hindemith et Max Brand).

La muse aux illusions perdues incarne ces compositeurs et leurs œuvres musicales rarement jouées dont la richesse, la diversité sonore, la technique, le style et l’empreinte historique viennent intrinsèquement corroborer la dimension d’injustice à leur égard lorsqu’elles ont été considérées comme de la musique « dégénérée » par les nazis.

Programme :

– Ernst Krenek, 4 Lieder pour mezzo-soprano et piano

– Paul Hindemith, Quatuor pour violon, violoncelle, clarinette, piano

– Max Brand, 5 Balladen pour mezzo-soprano

– George Antheil, Symphonie pour 5 instruments

Distribution : Françoise Kubler | Armand Angster | Accroche Note | Musiciens de l’orchestre Les Métamorphoses

Direction : Amaury du Closel

Concert coproduit avec Accroche Note

À signaler aussi, dans le cadre du Forum Voix Etouffées et dans celui de notre thématique :

Cabaret Berlin-Vienne, dimanche 10 octobre 17h30 à Saint Pierre le Vieux protestant

Le saviez-vous ?

Le Forum Voix Étouffées est une structure européenne d’étude et de diffusion d’œuvres de compositeurs victimes du totalitarisme du XXe siècle. Unique en Europe par sa taille et ses ramifications dans une quinzaine de pays de l’Union Européenne, ce festival se veut être un incubateur pour les formations musicales de tous ordres souhaitant diffuser cette musique d’exil

CRÉATION

OUT OF WALPURGIS NIGHT – BERNARD STRUBER QUINTET (présenté par JAZZDOR)

Fossé des Treize

Samedi 9 octobre 2021 20h30

6 à 20€ / Prévente en ligne à l’adresse www.jazzdor.com, par téléphone au n° 03 88 36 30 48

Pour cette nouvelle création, Bernard Struber s’empare du mythe de Faust, le héros romantique de Gœthe. “L’Air de Bijoux” de Gounod et “Marguerite au rouet” de Schubert voyagent dans l’univers créatif strubérien aux côtés de pièces instrumentales et de créations vocales teintées de rock, de heavy metal, sur les textes originaux de Gœthe et Christopher Marlowe.

Nathalie Gaudefroy : voix, mezzo soprano

Benjamin Moussay : piano, claviers

Michael Alizon : saxophones

François Merville : batterie, percussions

Bernard Struber : guitares, orgue

Cliquez ici pour accéder au site de Jazzdor et à la prévente en ligne, Lien : www.jazzdor.com

Le saviez-vous ?

La nuit de Walpurgis (en allemand Walpurgisnacht ou aussi Hexenbrennen), dont le seul nom (pour qui a lu le Faust de Gœthe) inspire un légitime effroi (comment oublier le récit de cette nuit d’épouvante et de beuverie lors de laquelle sorcières et démons se réunissent au sommet d’une montagne pour se livrer, entre autres, à une bonne vieille orgie des familles) est ainsi nommée en l’honneur de Sainte Walburge (religieuse anglaise du VIIIe siècle partie évangéliser la Germanie et devenue abbesse du monastère d’Heidenheim, en Franconie (Bavière)).  Cette fête païenne qui a lieu dans la nuit du 30 avril au 1er mai et qui fut célébrée clandestinement principalement dans les pays germaniques et l’Europe du Nord, malgré les interdits et les excommunications de l’Église, a été identifiée au sabbat des sorcières. Elle est surtout le symbole de la fin de l’hiver, parfois associée à la plantation de l’arbre de mai ou à l’embrasement de grands feux.

En Allemagne, les gens se déguisent, se jouent des farces, organisent tapages et vacarmes afin d’effrayer le diable. Ils suspendent aussi des rameaux bénis aux maisons pour éloigner les mauvais esprits. Ils laissent des tartines de pain beurré recouvertes de miel (Ankenschnitt), en offrande à de mystérieux chiens fantômes ou chiens-loups, gardiens et messagers de forces surnaturelles.

EXPOSITION

JEAN-JACQUES HENNER (1829-1905). LA CHAIR ET L’IDEAL

Musée des Beaux-Arts

8 octobre 2021 – 24 janvier 2022 10-18h

Prix : 0€ à 7€ (entrée du musée)

Le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg rend hommage au peintre alsacien Jean-Jacques Henner à travers une rétrospective ambitieuse, riche d’environ 90 tableaux et 40 œuvres graphiques, réalisée en partenariat avec le musée national Jean-Jacques Henner (Paris).

Grâce à un parcours chronologique, cette rétrospective permet d’appréhender les périodes charnières de l’œuvre de Jean-Jacques Henner et ses thèmes de prédilections : les peintures religieuses, les paysages et nus idylliques, les portraits et têtes de fantaisies.

Cette exposition offre une confrontation inédite entre les œuvres majeures de cet artiste, réunies pour l’occasion et provenant de musées et collections privées, tant français qu’étrangers. En opposition formelle avec la technique des impressionnistes, Henner s’intéressa aux innovations de son temps mais au risque de passer pour un classique ou un « académique » il garda toujours sa propre voie. Henner ne fut ni un romantique, ni un impressionniste, ni au sens strict un réaliste, ni un symboliste, peut-être un idéaliste… unique en son temps, simplement un passionné, un poète.

Le saviez-vous ?

Si cette exposition d’envergure, se déploie dans la totalité des espaces du Musée des Beaux-Arts, un accrochage réduit et temporaire des collections du musée a été installé aux cimaises de la galerie Heitz du Palais des Rohan.

Henner Jean Jacques (1829-1905). Paris, musée Jean-Jacques Henner. JJHP1972-15.

COVID-19

Attention : Dans le contexte de crise sanitaire liée au COVID-19, un certain nombre d’événements annoncés dans le calendrier et/ou dans nos « coups de cœur »  peuvent être annulés et/ou reportés. Il est important de se renseigner en amont de la date de l’évènement, pour s’assurer de son maintien. Notre souhait est de vous donner une visibilité sur le panorama de la vie culturelle strasbourgeoise !

#5eLieu