Semaine du 26 décembre au 1er janvier 2023 : ZONES DE CONFORT
C’est la trêve des confiseurs !
Profitons de ce temps d’accalmie d’entre fêtes pour échapper aux sollicitations, frénésies, et contrariétés habituelles de nos vies quotidiennes et retrouver la familiarité rassurante des valeurs refuges. Il y des ressources cachées dans nos zones de confort. Un apaisement durable, une invitation aux observations fines à côtoyer le permanent.
Allons retrouver nos œuvres aimées dans les collections des Musées de la Ville !
La sélection qui s’en suit vous inspire-t-elle ?
Proposez-nous, à votre tour, vos musées-imaginaires !
PAYSAGE AVEC MAISONS – ALFRED SISLEY (1873)
MAMCS
Collection permanente
Prix : entrée du musée
D’origine anglaise, né à Paris, Alfred Sisley contribue, avec Auguste Renoir, Frédéric Bazille et Claude Monet, au renouvellement de l’art du paysage. En 1874, Alfred Sisley participe à la première exposition impressionniste qui réunit des artistes animés par cette même volonté de subjectivité face aux choses. C’est à travers les paysages d’Île-de-France que Sisley dévoile toute la sensibilité de sa peinture. Son œuvre traverse inlassablement cette campagne et naît de cette heureuse rencontre entre le peintre, la nature et la lumière.
Dans Paysage avec maisons de 1873, le chemin sinueux creuse la composition et les deux silhouettes guident notre œil à travers l’espace du tableau. L’arbre au premier plan sert de repoussoir et notre regard est entraîné vers l’horizon par plans successifs, dans une composition structurée, aux effets décoratifs, qui hésite entre la profondeur et la planéité. La prairie aux nuances de vert posées par touches, les nuages duveteux et le bleu intense du ciel évoquent un moment de plénitude, une douce impression.
Explorez les collections des Musées de la Ville de Strasbourg : https://collections.musees.strasbourg.eu/
PAYSAGE AVEC TOBIE ET L’ANGE – SALVATOR ROSA (1670)
Musée des Beaux-Arts
Collection permanente
Prix : entrée du musée
Après ses débuts dans le milieu napolitain, fréquentant l’atelier de Ribera puis celui de Falcone, Rosa partit à Rome puis à Florence. Il puisa ses sources chez Ribera aussi bien que chez Poussin, mais c’est l’expérience naturaliste de sa formation napolitaine qui continua à déterminer son évolution picturale et son activité parallèle de poète et de musicien.
Romantique avant la lettre, Salvator Rosa fut l’un des initiateurs d’une vision particulière du paysage où la nature est liée à un sentiment mélancolique.
Sur les bords du Tigre, Tobie vient de pêcher un poisson. Dieu lui envoie son messager, l’ange Raphaël, qui lui intime l’ordre d’en extraire les viscères qui lui serviront à libérer des démons sa future femme Sarah et à guérir son père aveugle.
Le sujet biblique pousse Rosa à peindre un paysage avec fougue et ardeur. La nature y est inquiétante : les lumières et les ombres maintiennent un accent d’une solennelle beauté ; les arbres sont calcinés par la lave des Champs Phlégréens ; le ciel fait corps avec les fumées de la Solfatare ; le vent prend part à la dynamique cosmique et le combat des forces de la terre se poursuit dans les nuages.
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SAINTE MADELEINE ET SAINTE CATHERINE – CONRAD WITZ (1440-45)
Musée de l’Œuvre Notre-Dame
Collection permanente
Prix : entrée du musée
Conrad Witz, peintre bâlois d’origine souabe, est l’une des figures majeures de l’art du XVe siècle au nord des Alpes. Décrit parfois comme le plus puissant créateur de la peinture allemande avant Dürer, il est le premier artiste haut-rhénan dont nous saisissons l’œuvre et la personnalité.
Le panneau Sainte Madeleine et sainte Catherine, est une œuvre de maturité. L’artiste y manifeste un intérêt très neuf pour l’organisation d’un espace réaliste et le rendu de la monumentalité des volumes et des corps. Les deux saintes sont assises sur un dallage gris dans la galerie d’un cloître ou un bas-côté d’église. À gauche se trouve une sorte de chapelle abritant un autel. Les deux saintes sont richement vêtues et leurs robes, bordées de fourrures et brodées d’or et de perles, occupent tout le bas du panneau. Largement étalées, elles sont animées par un étonnant système de plis cassés en étoile qui semble indépendant du corps. Près de sainte Catherine, la roue, symbole de son martyre, est figurée avec ses reflets et son ombre portée. Sainte Madeleine à gauche présente le vase de parfum qui lui sert d’attribut. L’espace est construit et cohérent, la perspective assurée et l’air semble circuler autour de personnages conçus comme des formes en trois dimensions.
Par la porte ouverte au fond du cloître, on peut aussi remarquer la novatrice notation des reflets dans la flaque d’eau et le rendu des ombres des personnages qui renforcent encore l’illusion de la réalité.
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PAYSAGE FLUVIAL AVEC LA FUITE EN EGYPTE – FRIEDRICH BRENTEL (1638)
Cabinet des Estampes et des Dessins
Collection permanente
Gratuit sur réservation à l’adresse contactestampes@strasbourg.eu ou au n° 03 68 98 74 96
S’inscrivant dans la tradition flamande, la miniature de Brentel évoque sur fond de paysage fluvial et boisé la scène biblique de la Fuite en Égypte, souvent traité par l’artiste.
Ce thème récurrent dès le XVIe siècle, voit son histoire confondue avec celle du paysage en tant que genre autonome et se prête particulièrement bien au développement d’un paysage sylvestre et fluvial, comme dans le cas présent.
L’ambiance de sous-bois évoque certaines compositions de Gillis van Coninxloo ou de Paul Bril, dont Brentel avait connaissance par les gravures en circulation à Strasbourg, grâce aux ateliers florissants des éditeurs Peter Aubry et Jacob van der Heyden. Une miniature d’après Friedrich Brentel, également conservée au Cabinet des Estampes et des Dessins (inv. MBA 654) place le thème de la Fuite en Egypte dans un paysage s’inspirant d’une gravure de Jan van de Velde.
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ASSIETTE EN FAÏENCE – MANUFACTURE PAUL HANNONG (1750)
Musée des Arts Décoratifs
Collection permanente
Prix : entrée du musée
Cette assiette à six lobes plats et bord doré, décorée d’un superbe bouquet de fleurs fines retenues par un ruban bleu, fait partie d’une série de pièces similaires, produites par la manufacture de Paul Hannong à Strasbourg ou à Haguenau vers le milieu du XVIIIe siècle.
C’est à cette époque (en 1748-1749 exactement) qu’arrivèrent chez le célèbre faïencier les trois frères Loewenfinck et l’épouse de l’aîné, Marie-Séraphia Schick. Ces décorateurs sur céramique, transfuges de la manufacture de porcelaine de Meissen, proposèrent à Paul Hannong de nouveaux types de décors. On attribue à Christian Wilhelm de Loewenfinck la création des modèles des bouquets de fleurs occidentales polychromes élaborés d’après des gravures du XVIIe siècle. À partir des poncifs de Loewenfinck, d’autres peintres exécutèrent des répliques des bouquets originaux permettant ainsi leur reproduction en plusieurs exemplaires.
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