Semaine du 18 au 24 mars 2024 : ORIENTATIONS

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

Proche-Orient, Moyen-Orient, Extrême Orient… autant de noms qui emmènent à eux seuls tant ils disent l’exotisme et l’altérité radicale.

Mais voyageons cette semaine à rebours de l’Orient fantasmé des temps anciens pour toucher du doigt la réalité contemporaine de ces territoires. Complexe, mouvante, curieusement « rapprochée », elle traverse nos quelques étapes qui charrient leur flot de problématiques : politiques et traditions oppressives, désirs d’émancipation et révoltes, tiraillement des exils et des expatriations, guerres et conflits du for intérieur, petites et grandes histoires.

PROJECTION: LES FEMMES DU SOLEIL – UNE CHRONOLOGIE DU REGARD – HAMED ZOLFAGHARI

Maison de l’Image

Jeudi 21 mars 18h30

Entrée libre

Shafie Abad est un village du désert iranien, figé dans le temps, soumis depuis des siècles à des lois traditionnelles. Un jour, un groupe de femmes s’empare de caméras, se constitue en collectif, puis fonde bientôt une coopérative de tisserandes. Le début d’une aventure d’émancipation, où le changement de la condition sociale passe par l’image et la révolution du regard. Le film fait ainsi le récit d’une double émancipation : celle de jeunes femmes, investies dans un atelier vidéo amenées à braver les interdits d’un village et à la tête d’une coopérative de tissage qui connaît un succès tel que les hommes n’ont plus voix au chapitre. Fêtant cette liberté nouvellement acquise le film prend alors des airs de conte de fées, joyeux, exemplaire. Et si à tout conte qui se respecte il faut une morale, elle pourrait être ici : la confiance faite aux femmes, jamais ne se regrette.

Ce film de 2020 proposé dans le cadre de la Quinzaine culturelle iranienne du 18 au 31 mars, sera introduit par Nader Nasiri-Moghaddam, directeur du Département d’études persanes à l’Université de Strasbourg, et suivi d’une rencontre à distance avec le réalisateur.

Retrouvez tous les évènements du festival : https://www.strassiran.org/

LECTURE : LE DERNIER SYRIEN – OMAR YOUSSEF SOULEIMANE, MALENA PERROT

Taps Laiterie

Jeudi 21 mars 19h

8€ à 6€ / Prévente : billetterie du 5e Lieu du guichet / billetterie du Taps au guichet, par téléphone au n° 03 68 98 52 02 / en ligne à l’adresse https://taps.strasbourg.eu/

Une jeune alaouite militante, réunit chez elle clandestinement un groupe d’étudiants pour partager leurs espoirs, leurs rêves, leurs visions de l’avenir à ce moment où tout semble possible. Alors que Ben Ali et Moubarak viennent de tomber en Tunisie et en Égypte et que les manifestations pacifiques se multiplient un peu partout en Syrie malgré la répression, tous partagent cette impression que le cri de liberté poussé contre le régime de Bachar Al-Assad, après quarante ans de silence et de peur, est un miracle plus puissant que celui du prophète. Une plongée au cœur de la jeunesse syrienne à l’aube du printemps arabe, où homosexualité et tradition, civilisation et oppression, sentiments et loyautés s’opposent et se croisent, jusqu’au drame qui balaie les destins et un pays tout entier…

Soirée présentée dans le cadre des « Actuelles – Écrire le théâtre aujourd’hui », du 19 au 23 mars, un festival pour découvrir des textes actuels de théâtre en présence de leurs auteurs et autrices.

Les Actuelles 2024 : https://taps.strasbourg.eu/actuelles/

THÉÂTRE : SAIGON – CAROLINE GUIELA NGUYEN

TNS – Koltès

Du mardi 19 mars au samedi 23 mars 19h et dimanche 24 mars 16h (et aussi les 25 et 26 mars 19h) (relâche le 21 mars)

30€ à 6€ / Prévente : billetterie du 5e lieu au guichet / billetterie du TNS au guichet, par téléphone au n° 03 88 24 88 24, en ligne à l’adresse https://www.tns.fr/

Pour écrire et mettre en scène Saigon, Caroline Guiela Nguyen a réuni des acteurs et actrices français·es, vietnamien·nes et français·es d’origine vietnamienne. Le décor est un restaurant vietnamien, qui se situe alternativement à Saïgon en 1956 − date des derniers départs des Français·es d’Indochine − et à Paris en 1996 − année où le gouvernement vietnamien a autorisé les gens ayant émigré à rentrer dans leur pays natal. Un lieu où les personnages se retrouvent pour manger, parler, chanter. Des trajectoires intimes qui se croisent, des histoires d’amour, de famille, d’amitiés et d’exil, prises dans le tourbillon de la grande Histoire.

L’actualité du TNS : https://www.tns.fr/

PROJECTION : SHÂD BÂSH – HÉLÈNE RASTEGAR

Le Cosmos

Vendredi 22 mars 19h30

Entrée libre

Dans le cadre de la Quinzaine culturelle iranienne, Le Cosmos accueille l’avant-première du film d’Hélène Rastegar produit par Ana Films.

Bâbâdjoun, mon cher papa, ça ressemble à quoi l’Iran maintenant ? Et si j’y allais ? La grande Histoire a redistribué les cartes de notre histoire personnelle ; créé des nœuds et des carences. Aller en Iran est un élan vers toi qui a tant manqué à ma vie. Mais suis-je capable d’aller dans ce pays que tu as fui ?

Dans la mémoire de mon cœur, les vers d’un poème persan que tu m’as appris : “Rien ne reste, tout passe, tout change, alors vis dans la joie”. Bâbâdjoun, saurons-nous rattraper le temps perdu avant de disparaître ?

Retrouvez les évènements de la Quinzaine culturelle iranienne : https://www.strassiran.org/

EXPOSITION: LIBAN, STRATIGRAPHIE – STÉPHANE LAGOUTTE

Stimultania

Jusqu’au 27 avril

Entrée libre

Stimultania présente dans cette exposition un travail au long cours réalisé par le photographe Stéphane Lagoutte à Beyrouth pendant plus de dix ans. En cinq tableaux, Beyrouth 75­15, Observation, Révoltes, Voir et Survivance, le photographe nous parle d’un temps non linéaire. Il étudie, tel un géologue, la succession des strates qui constituent l’histoire contemporaine du Liban depuis 1975.

Pendant que les tantes s’appellent sur WhatsApp, Stéphane Lagoutte rejoint sa femme à Beyrouth. Pendant dix années, il fait des images pour raconter ce qu’il comprend, marche, lève les yeux, les plisse, s’engouffre dans des hôtels abandonnés, se rapproche des flammes et s’arrête sur les ponts de la ville. Les cinq tableaux, présentés pour la première fois ensemble grâce au partenariat de trois institutions culturelles – le musée Nicéphore Niépce, Le Cri des Lumières et Stimultania – racontent une histoire qui commence et se termine exactement au même endroit, sur la même image.

L’actualité de Stimultania : https://www.stimultania.org/