Semaine du 3 au 9 février 2025 : DES MONDES EN SOI
Communautés, microcosmes divers, univers de poche avec leur constellation de valeurs, leurs normes et leurs rites.
Mondes à soi (portraits à l’échelle intime), avec leurs mosaïques de savoirs, sensations, lieux, objets et être chers.
Mondes à soi (pays natals et mères patries) berceaux des sensations et des ancrages primitifs fondateurs.
Une semaine pour lire les petits mondes et voir le monde en grand.
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PROJECTION-RENCONTRE : THE STORE – FREDERICK WISEMAN
Le Cosmos
Lundi 3 février 18h30
Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://cinema-cosmos.eu/
Entre les fêtes de Thanksgiving et les préparatifs de Noël, le personnel et les dirigeants du grand magasin Neiman-Marcus s’organisent pour accueillir chaque jour une clientèle fortunée, à qui ils proposent bijoux, porcelaine, parfums, chaussures, fourrures, vêtements et produits d’exception. Dans ce magasin-monde, temple de la consommation, institution « créée pour vendre », chacun joue sa partition. Entre réunions commerciales, montées et descentes (le transit continu des clients et des personnels entre les étages du magasins), stratégies publicitaires et séances de formation, les rouages de l’entreprise se révèlent peu à peu. En faisant du magasin de luxe une réduction de notre société globalisée et en montrant combien les logiques de rationalisation et de quête du profit structurent les relations qui s’y déploient, Wiseman, en maître formaliste de l’image, nous offre en une mosaïque de plans et séquences sans entretiens ni commentaires, une méditation politique dont la pertinence n’a pas pris une ride.
Un film proposé par le Lieu Documentaire, en présence d’Arnaud Hée (programmateur du cycle Frederick Wiseman : nos humanités à la BPI de Paris) dans le cadre du cycle Moment Wiseman.
Tout savoir sur le cycle Moment Wiseman : https://www.lelieudocumentaire.fr/cycle/moment-wiseman/
THÉÂTRE : LOS DIAS AFUERA – LOLA ARIAS
TnS – Koltès
Du lundi 3 février au vendredi 7 février 20h
32€ à 6€ / Prévente : billetterie du TnS au guichet, par téléphone au 03 88 24 88 24, en ligne à l’adresse https://tns.fr/
Avant d’écrire et de mettre en scène ce spectacle, Lola Arias s’est rendue en immersion durant plusieurs mois dans la prison de femmes d’Ezeiza, dans la province de Buenos Aires, pour y mettre en place un atelier de pratique théâtrale. Il en ressort un film, Reas (2024), dans lequel quatorze détenu·e·s – femmes cis, hommes et femmes transgenres – évoquent leur existence en milieu carcéral. La même année, elle réunit six des protagonistes du film dans une composition chorale entre comédie musicale et documentaire, où chacun·e interprète son propre rôle après la prison, évoquant la vie en détention, le milieu carcéral et les difficultés du retour à la vie sociale. En prison, la musique et la danse – notamment le rock et le voguing – étaient devenues une forme de résistance et de survie. De cette transformation d’un lieu d’enfermement en lieu de création, Lola Arias tire un spectacle libre et radieux, conçu à partir des entretiens et du travail d’improvisation mené avec les interprètes, et réinvente par le dialogue, l’échange et la confrontation une forme d’écriture en perpétuel renouvellement.
Toute l’actualité du TnS : https://tns.fr/
PROJECTION : PARIS IS BURNING – JENNIE LIVINGSTON
Le Cosmos
Samedi 8 février 20h30 (grande salle)
Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://cinema-cosmos.eu/
Paris Is Burning, véritable déclaration d’amour à l’underground new-yorkais des années 80, est un documentaire avant-gardiste qui, dès sa sortie en 1990, a ouvert la voie aux débats autour des présupposés de genre, race, classe et sexualité. Mettant en scène art du voguing, bals – avec concours de travestis, transformistes, drag-queens et transgenre – le film a déclenché la polémique à cause de sa réalisatrice perçue comme outsider à la culture drag. La motivation de celle-ci et la qualité de son observation lui ont pourtant permis d’entrer dans le quotidien encore confidentiel de la population queer new-yorkaise, de célébrer le caractère émancipateur de la danse mais aussi sa dimension politique. Un regard qui révèle autant de tranches de vie méconnues reliées par le sens de la famille choisie, de l’entraide, du soutien. En se concentrant sur cette minorité marginalisée, Jennie Livingston a réussi à ouvrir son propos à la culture américaine dans son ensemble et préfiguré l’heure où le voguing, la culture queer, le langage drag et la culture du bal s’exposeraient en plein jour, jusqu’à s’inscrire dans l’entertainment mainstream.
Un film présenté avec Pole-Sud dans le cadre du festival L’année commence avec elles.
L’année commence avec elles, tout savoir sur le festival : https://www.pole-sud.fr/
Le cycle 16 En danse(s) du Cosmos : https://cinema-cosmos.eu/
PROJECTION-RENCONTRE : JOSE SARAMAGO : LE TEMPS D’UNE MÉMOIRE – CARMEN CASTILLO
Lieu d’Europe
Jeudi 6 février 18h
Entrée libre
Une personne, un monde. Rencontre avec l’écrivain portugais José Saramago, âgé de 80 ans, à Lanzarote où il vit. S’exprimant avec un mélange de sérieux et d’humour, il aborde successivement son rapport au passé, à l’écriture, à la langue portugaise, les personnages de ses livres, les traces et le temps. Sa femme (et traductrice) Pilar del Rio souligne l’engagement politique de l’écrivain, notamment auprès des « sans terre » du Chiapas, du Brésil. La réalisatrice, Carmen Castillo, rencontre également le photographe Sebastiao Salgado avec qui José Saramago a publié un livre sur les paysans du Brésil. José Saramago retrouve le compositeur Azio Corghi à Rome avec qui il a travaillé sur plusieurs pièces de musique. Pour finir, il visite le musée Copernic à Rome et rencontre l’astrophysicien David Elbaz à qui il fait part de sa conception du temps. C’est un beau portrait, un film sensible qui ressemble à son modèle et permet d’aborder, comme l’écrit la réalisatrice : « l’habitant de sa mémoire, de la mémoire de sa ville, de son pays et de sa langue, l’écrivain qui explore sans se lasser des traces laissées dans la pierre, dans le sol et dans les mots, par la succession des générations humaines, le conteur qui sait découvrir dans chaque vie anonyme, si grise qu’elle paraît, la richesse cachée d’une aventure singulière ».
Les projection du cycle Le livre à l’écran : https://www.lelieudocumentaire.fr/cycle/le-livre-a-lecran-lire-notre-monde-strasbourg-capitale-mondiale-du-livre-unesco-2024/
RÉCITAL : NINA STEMME
Opéra national du Rhin
Samedi 8 février 20h
54€ à 6€ / Prévente : billetterie du 5e Lieu au guichet ; billetterie de l’Opéra national du Rhin au guichet, par téléphone au n° 03 68 98 75 93, en ligne à l’adresse https://www.operanationaldurhin.eu/fr
Quoi de plus puissant que la langue pour une immersion en terre étrangère et une infuse rencontre avec l’altérité. Ce soir, voyage sensible au cœur de la Suède en VO avec l’étoile du Nord Nina Stemme, qui à travers les sons fera émerger de multiples facettes de son monde natal.
La plus grande voix soprano dramatique de sa génération compose un programme dans sa langue natale : tous natifs comme elle de Stockholm, les compositeurs Wilhelm Stenhammar (1871-1927), Erland von Koch (1910-2009) et Ture Rangström (1884-1947) sont rejoints par leur collègue finlandais Jean Sibelius (1865-1957) qui a écrit quelques somptueuses mélodies en suédois. Timbre opulent, projection généreuse, ligne pleine et souffle puissant, la voix de Nina Stemme est d’ambre chaud.
Accompagnement au piano par son compatriote Roland Pöntinen.
Toutes les ressources en ligne de l’Opéra national du Rhin : https://www.operanationaldurhin.eu/fr