Parmi les territoires ayant laissé leurs traces sur les pellicules de la filmographie mondiale, la Méditerranée fait presque figure d’égérie. La Méditerranée inspire et elle inspire le cinéma – en tant qu’il est art du mouvement, art de la lumière et art du récit. Territoire de récits, la Méditerranée sait faire Histoire et inventer ses histoires. Récits de résistance surtout. Les esprits et les corps au soleil semble-t-il s’échauffent, rendus d’autant plus ardents que l’espace est propice aux traversées, aux croisements de population et donc aux conflits. Et avant tout il y le soleil, le ciel, la mer, la vitalité et la beauté prodigieuses et avec cette lumière, l’incroyable photogénie !

PROJECTION : FUOCOAMMARA, PAR DELÀ LAMPEDUSA – GIANFRANCO ROSI

Le Cosmos

Lundi 5 mai 19h

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://cinema-cosmos.eu/

Samuele a douze ans et vit sur une île au milieu de la mer. Il va à l’école, adore tirer et chasser avec sa fronde. Il aime les jeux terrestres, même si tout autour de lui parle de la mer et des hommes, des femmes, des enfants qui tentent de la traverser pour rejoindre son île. Car il n’est pas sur une île comme les autres. Cette île s’appelle Lampedusa et c’est une frontière hautement symbolique de l’Europe, traversée ces vingt dernières années par des milliers de migrants en quête de liberté. Le film est une pérégrination autour de l’île, dont la vie quotidienne consiste aussi en débarquements, en premiers secours, en agressions médiatiques. Il est aussi un avertissement envers notre apathie, qui n’est plus même bousculée par l’image de la mort.

Présenté dans le cadre du festival Arsmondo Méditerranée (24 avril – 20 mai), en partenariat avec Le Lieu Documentaire.

Tout savoir sur Arsmondo Méditerranée : https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2425/festival-arsmondo-mediterranee

PROJECTION : LE GUÉPARD – LUCHINO VISCONTI

Le Cosmos

Mardi 6 mai 14h (grande salle)

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://cinema-cosmos.eu/

En 1860, tandis que la Sicile est submergée par le débarquement des troupes républicaines de Garibaldi, le prince Salina se retire avec toute sa famille dans sa résidence de campagne à Donnafugata. Prévoyant le déclin de l’aristocratie et l’essor de la bourgeoisie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante, avide de pouvoir et de reconnaissance.

Tout semble plongé dans un profond sommeil sous le lourd soleil sicilien, sous la « pluie de feu » qui est tout à la fois malédiction et hypnose. « Il faut que tout change pour que rien ne change » : phrase réactionnaire ? Opportuniste ? L’œuvre magistrale de Visconti tirée du roman de Lampedusa, nous offre, à travers le témoignage pénétrant du Prince de Salina, le récit des vaincus du Risorgimento et une analyse du conflit entre l’ancien et le nouveau qui débouche sur un pessimisme moral et politique qui est aussi celui du réalisateur.

Le Guépard a d’emblée été accueilli par la critique comme l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Fresque élégiaque sur le déclin d’une caste qui, la tête dans un passé fastueux et les pieds dans des palais aux ors ternis, n’a d’autre alternative que de s’adapter ou mourir.

Présenté dans le cadre du festival Arsmondo Méditerranée (24 avril – 20 mai).

Tout savoir sur Arsmondo Méditerranée : https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2425/festival-arsmondo-mediterranee

PROJECTION VIVRE POUR SURVIVRE – WHITE FIRE – JEAN-MARIE PALLARDY

Le Cosmos

Dimanche 11 mai 20h (grande salle)

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://cinema-cosmos.eu/

Dans une mine de diamant en Turquie, des ouvriers déterrent le légendaire « White Fire », le plus gros diamant du monde. Ingrid et Mike, frère et sœur (ça a son importance !) décident alors de comploter pour voler le superbe joyau. Un des meilleurs nanars de tous les temps selon les expert·es :

« Ca y est ! Après moult essais plus ou moins heureux, on a fini par dénicher le Saint Graal du genre ; le nanar ultime, un des rares à mériter la note maximale de 5/5 sur notre échelle de nanardise. Ce qui caractérise le vrai, le pur nanar, c’est l’altération, ou plutôt le détournement du propos originel en une sorte de farce, par les faiblesses (ou l’âge) du film lui-même (et cela de façon complètement involontaire de la part des auteurs). Avec White Fire on a la plus parfaite démonstration de ce que peut apporter de magie et d’humour un tel détournement. »

Voilà le « Nanar du dimanche » du cycle #18 du Cosmos !

Tout savoir sur Le Cosmos et le cycle #18 Luttes sociales : https://cinema-cosmos.eu/

PROJECTION-RENCONTRE : ALSACE-ALGÉRIE : HISTOIRES ET IMAGES DE L’INTIME – MIRA

Lieu d’Europe

Mardi 6 mai 18h30

Gratuit sur réservation à l’adresse https://lieudeurope.strasbourg.eu/

En 2022, à l’occasion des soixante ans de l’indépendance algérienne, la cinémathèque a souhaité proposer un contrepoint visuel aux récits officiels en s’attachant aux mémoires individuelles et intimes. Les films amateurs tournés en Algérie qui composent les collections de MIRA ont enregistré les grandes dates où des foules partageaient l’espérance ou la colère, mais aussi la vie quotidienne, l’intérieur des maisons et les voyages en famille. En partant d’un large corpus de films amateurs et d’archives personnelles, sept témoignages contemporains inédits ont été réalisés. Aïcha Bouabachi, Joseph Sellam, Joseph Schall, Marianne Bélatreche, Monique Pfaff, Mohamed Guerroumi ou encore Jean-Yves de Beaufort sont des citoyens et citoyennes qui ont en commun l’Alsace comme territoire de vie, et un lien fort et unique avec l’Algérie. Avec leur parole, libre et personnelle, ils incarnent et éclairent les liens qui unissent ces deux territoires, bien au-delà de la Guerre et de ses répercussions contemporaines.

Présentée dans le cadre du festival Arsmondo, cette table ronde réunissant réalisateurs, réalisatrices et témoins, sera consacrée à l’importance de la transmission mémorielle et celle du film amateur comme source historique.

À noter : le même montage avec d’autres invités sera présenté à la BNU le 7 mai à 18h30.

En savoir plus sur MIRA : https://www.miralsace.eu/

PROJECTION-RENCONTRE: LES MOTS QU’ELLES EURENT UN JOUR – RAPHAËL PILLOSIO

Star

Lundi 5 mai 20h

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma et https://www.cinema-star.com/

« En 1962 Yann Le Masson filme des militantes algériennes à leur sortie de prison en France. 50 ans après, alors que la bande son a disparu, je pars à la recherche de ces femmes. Une enquête sur leur histoire silencieuse. Un essai sur le cinéma qui figure leur disparition, et pour toujours, les garder vivantes. » (Raphaël Pillosio)

« Film-cicatrice, Les mots qu’elles eurent un jour ausculte une perte sans jamais prétendre la combler. Lorsque deux personnes sourdes s’attellent à lire sur les lèvres des femmes filmées par Yann Le Masson, elles dévoilent des bribes de phrases, des propos amputés par les revirements de la caméra. L’enquête pour reconstituer la bande son perdue restera en suspens, nul happy end ne viendra résorber l’absence, annuler l’opération féroce du temps. La plupart des femmes que Raphaël Pillosio aurait aimé rencontrer sont déjà mortes, mais une autre forme de perte tout aussi cruelle pèse sur son enquête : torturées par les Français, emprisonnées, ces Algériennes poseuses des bombes ou agents de liaison ont ensuite été rappelées à ce que l’on a jugé être leur place […] dans l’ombre de vies domestiques, loin du versant public de la politique. […] L’enquête prend alors des airs de prétexte : si les paroles d’époque sont définitivement perdues, partir à leur recherche fournit l’occasion de faire parler ces femmes aujourd’hui, de mesurer un écart temporel, un changement d’époque, et la façon trébuchante dont les sociétés évoluent […]. » (Olivia Cooper-Hadjian – Cinéma du réel)

Film présenté en séance unique en présence du réalisateur.

À l’affiche des cinémas Star et Star St Ex : https://www.cinema-star.com/