Petites contrariétés, grandes désillusions, toutes nos chutes, les entraves et les douleurs… Ce monde de catastrophe qui n’en finit pas de résister. Et nous qui allons de revers en défaites mais qui n’arrêtons pas. Avec nos tentatives. Aves les espoirs. Avec les combats. Nous qui retenons chaque joie et rêvons pourtant toujours et même à peine, d’une élévation, d’une réparation, d’un miracle.

MAGIE NOUVELLE : PRÉPARATION POUR UN MIRACLE – MARC OOSTERHOFF

Maillon

Mercredi 4 et jeudi 5 juin 20h30, vendredi 6 juin 19h, samedi 7 juin 18h

26€ à 6€ / Prévente : billetterie du Maillon au guichet, par téléphone au n° 03 88 27 61 81, en ligne à l’adresse https://maillon.eu/

Un homme entre sur la scène qu’habitent quelques objets anodins. Il est enfermé dans le presque rien de ce plateau presque nu, comme placé contre son gré sous le regard du public. Il ne sait pas ce qu’il fait là. Au creux de ce « rien », pourtant, se dessine l’ouvertrure : c’est parce que rien ne se passe vraiment que tout peut arriver. On l’observe tenter d’inventifs stratagèmes pour échapper à cet étrange spectacle, mais tout semble le ramener ici, devant nous, tandis qu’il se débat dans un monde rétif où se multiplient contrariétés et petites catastrophes, où les lois les plus simples de la physique n’ont plus cours, où le réel se met à tressaillir et emprunter à l’illusion. Teintée d’une douce mélancolie et de la poésie de l’impossible, cette Préparation pour un miracle, fiction qui prétend ne rien raconter mais avec autant de suspense qu’une aventure homérique, se construit devant nous comme un petit cirque précaire et délicat, qui permet malgré tout de s’élever. Avec la beauté de la dernière scène où la bascule devient littérale, où la catastrophe se transforme en miracle.

À partir de 8 ans.

Toutes les ressources en ligne du Maillon : https://maillon.eu/

THÉÂTRE : DEUX OU TROIS CHOSES DONT JE SUIS SÛRE – DOROTHY ALLISON / CIE L’ONDE

La Pokop

Mardi 3 juin 21h

Gratuit sur réservation à l’adresse https://lapokop.fr/ ou https://demostratif.fr/

« Je raconte mes histoires encore plus fort à chaque fois : des histoires sales et répugnantes, des histoires drôles, presque cinglantes, des histoires passionnées désespérées – il faut toutes les raconter pour ne pas avoir à raconter celle que réclame le monde, l’histoire qui nous condamne à ne jamais rire à pleins poumons, à ne jamais apprendre à apprécier le sexe, pour toujours incapables d’aimer ou d’avoir à nouveau confiance en l’amour, l’histoire dans laquelle tout ce qui survit est la chair. Et ce n’est pas mon histoire. Je raconte toutes les autres pour ne pas avoir à raconter celle-ci ». Dorothy Allison

Mythologies familiales, traumatismes de l’enfance, verre brisé et planchers pourris… Dorothy Allison grandit en Caroline du Sud dans une famille ouvrière, marquée par les violences. Deux ou trois choses dont je suis sûre interroge ce qu’il reste après la fuite et la blessure, pour proposer une réparation, à la fois sensible et collective. Dans un spectacle au dispositif tri-frontal intégrant formes et dramaturgies plurielles, trois comédiennes et une musicienne traversent d’une même voix le récit autofictionnel de cette écrivaine lesbienne et obstinée, qui, grâce aux histoires et à ses sœurs, s’est revendiquée elle-même et s’est réappropriée son corps.

Présenté dans le cadre du Festival Démostratif, festival des scènes émergentes du 3 au 7 juin

Tout savoir sur le festival : https://demostratif.fr/

PROJECTION : STRASBOURG-PÉRIGUEUX, DESTIN COMMUN – BENOÎT SOURTY

Le Cosmos

Mardi 3 juin 20h

Entrée libre

En septembre 1939, dans la crainte d’une attaque allemande, la ville de Strasbourg est vidée de ses habitants qui, à bord de centaines de trains, gagnent Périgueux et ses environs. En tout, ce sont près de 500 000 personnes et les principaux services administratifs qui sont déplacés. La cohabitation n’est pas simple, tant les cultures sont différentes et tant le déracinement s’est fait dans le drame : choc culturel de la langue, choc de « confort » (les Strasbourgeois étant dotés d’un confort moderne en avance sur son temps), disparité des pratiques cultuelles… Mais il y a aussi les moments de grâce : le Noël 39 qui a été une grande fête pour tout le monde avec le premier grand sapin de Périgueux dressé spécialement pour les Alsaciens, les amitiés et les amours qui se nouent, l’apaisement venu avec l’entraide, le vivre-ensemble et le temps. A la défaite de 1940, les Allemands entrent dans Strasbourg désert. C’est l’heure du choix : les Alsaciens doivent envisager leur avenir. Beaucoup d’entre eux en mal du pays opteront pour le retour. Le film retrace les itinéraires de quelques femmes et hommes qui ont en commun d’avoir dû choisir pendant la guerre, de rester vivre en Périgord ou de retourner en Alsace annexée.

Présenté avec le Lieu Documentaire, en présence de Barcha Bauer, producteur et co-auteur du film.

Au programme du Cosmos : https://cinema-cosmos.eu/

Au programme du Lieu Documentaire : https://www.lelieudocumentaire.fr/

PROJECTION: LES DEUX VISAGES D’UNE FEMME BAMILÉKÉ – ROSINE MBAKAM

Maison de l’Image

Lundi 2 juin 18h30

Entrée libre

« Je m’appelle Rosine Mbakam, j’ai 34 ans, je suis camerounaise, j’ai grandi au Cameroun jusqu’à mes 27 ans dans le respect des traditions. En 2007, je pars pour la Belgique pour y poursuivre mes études. C’est la première fois que je quitte mon pays. Ma mère s’appelle Mâ Brêh en Bamiléké ou encore Mâ. Elle a 68 ans et a toujours vécu au Cameroun. Elle a grandi dans le maquis où sa famille comme beaucoup d’autres fuyaient la répression des colons français. Elle s’est mariée à l’âge de 18 ans avec un homme que ses parents lui avaient présenté. Le film est un face-à-face qui confronte et questionne le choix des deux femmes. Deux générations qui se regardent, surtout deux femmes qui échangent sur leur intimité, leurs souffrances et leur désir de femme. » (Rosine Mbakam)

Ce film raconte le retour d’une jeune femme dans son pays d’origine, ses retrouvailles avec sa mère, retrouvailles construites autour des espaces revisités de leurs deux vécus. Deux parcours qui se croisent autour des traditions qui fondent leurs deux personnalités. À la recherche des sentiments enfouis, des histoires émergent avec leurs tourments et leurs joies, son histoire. Donner vie aux voix endormies dans le silence, éclairer les visages des femmes de sa communauté, qui l’ont construite, pour faire jaillir d’autres couleurs de leurs visages.

Les projections du Lieu Documentaire : https://www.lelieudocumentaire.fr/

RENDEZ-VOUS : STRAS’CARAÏBES

Lieu d’Europe

Samedi 7 Juin 11h-20h

Entrée libre

Stras’Caraïbes est un rendez-vous annuel qui met à l’honneur les culture caribéennes (et tout particulière Haïti dont la ville de Jacmel et jumelée à celle de Strasbourg). L’édition 2025 explore le Carrefour des imaginaires, un thème qui invite à croiser mémoires, récits et identités.

C’est peu de dire qu’Haïti a une histoire tourmentée et que les vies y sont apres. Terre de colonialisme et d’esclavage, terre d’immigration, terre de dictatures et régimes instables tiraillés entre coups d’états et interventionnisme américain, l’île qui subit en outre tremblements de terre, pauvreté, corruption, gangs et menace de guerre civile peut néanmoins s’enorgueillir d’avoir été, à la Révolution française, la première République issue de l’esclavage au monde. De quoi laisser deviner la combattivité et la créativité d’une population tournée vers la vie malgré les adversités.

Au programme : L’exposition Kafou – Carrefour des mémoires de Bersène Belony et Nathania Périclès, qui explore les trajectoires croisées de vies haïtiennes ; le spectacle Woukoukou de Marc Vallès qui évoque un peuple haïtien agi par la douleur, la résistance et l’espoir ; une conférence sur les enjeux historiques et actuels de la dette coloniale, une rencontre sur l’exploration de la liberté dans l’imaginaire vodou… et bien d’autres rendez-vous.

Stras’Caraïbes, le programme complet : https://lieudeurope.strasbourg.eu/