Semaine du 17 au 23 avril 2023 : L'HEURE BLEUE
Bleu est la couleur du regard, du dedans de l’âme et de la pensée, de l’attente, de la rêverie et du sommeil.
Il nous plait de confondre toutes les couleurs en une. Avec le vent, la mer, la neige, le rose très doux des peaux, le rouge à lèvres des rires, les cernes blancs de l’insomnie autour du vert des yeux, et les dorures fanées des feuilles qui s’écaillent, nous fabriquons du bleu.
(Une histoire de bleu – Jean-Michel Maulpoix)
PROJECTION : VERS LA MER – ANNIK LEROY
Maison de L’Image
Mardi 18 avril 19h
Entrée libre
Vers la mer, film documentaire de 1999 réalisé par la cinéaste Annik Leroy, est une traversée poétique de l’Europe au fil du Danube, un passage par-delà les frontières politiques, un chemin qui relie l’Ouest et l’Est, une épopée vers la mer. Le film débute dans les paysages de la Forêt-Noire et se termine au bord de la mer Noire. Entre ces deux points extrêmes, il propose des rencontres et des paysages de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Slovaquie, de la Hongrie, de la Bulgarie et de la Roumanie. Paraît-il qu’aller vers l’Est, c’est aller vers le soleil, vers la lumière…
Une séance présentée dans le cadre du cycle Arpenter le monde.
L’actualité détaillée du Lieu Documentaire : https://www.lelieudocumentaire.fr/
CONCERT : LA MÉMOIRE ET LA MER – ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG
Palais de la Musique et des Congrès
Jeudi 20, vendredi 21 avril 20h
56€ à 6€ / Prévente : Billetterie du 5e Lieu au guichet /// Billetterie de l’OPS au guichet, par téléphone au n° 03 68 98 68 15, en ligne à l’adresse https://philharmonique.strasbourg.eu/
La Mémoire et la Mer : La marée, je l’ai dans le cœur qui me remonte comme un signe… Léo Ferré nous donne le ton de la soirée.
Avec Memoria, Bruno Mantovani a voulu faire entendre la gravité qui résonne dans les profondeurs de la musique. Cette page est en effet dédiée à quatre étudiants de l’Université française d’Arménie, tués en 2020 lors de la guerre du Haut-Karabagh, ainsi qu’«à tous leur camarades tombés », et chante « un pays de mémoire dont l’histoire a été faite d’épreuves et de drames ». Le contraste sera vif avec le Troisième Concerto de Prokofiev, dont on dit qu’il aurait eu raison des mains de Rachmaninov, contraint de ne pas donner de bis après avoir interprété ce concerto qui lui aurait meurtri les doigts ! Et c’est avec les éléments déchaînés de La Mer que s’achèvera ce concert placé sous le signe de la musique qui donne sa forme au temps.
Programme : Memoria, commande de l’OPS, création mondiale – Mantovani ; Concerto pour piano n°3 en do majeur – Prokofiev ; La Mer – Debussy (direction : Aziz Shokhakimov, piano : Alexei Volodin)
La billetterie et toutes les ressources de l’OPS : https://philharmonique.strasbourg.eu/
EXPOSITION : UN DÉSIR D’ENCRE ET DE COULEURS – JEAN-MICHEL MAULPOIX
Galerie Chantal Bamberger
1 – 28 avril
Entrée libre
« … Dans le geste de peindre, le rapport au sens n’est plus prépondérant, non plus que les mélodies de la langue. D’autres rythmes se font jour, cependant que j’entre dans un curieux silence où apparaissent et disparaissent des formes, un « espace aux ombres » aurait dit Henri Michaux… Mais ce sont toujours les mêmes labyrinthes intérieurs qui cherchent leur tracé et leur issue en couvrant la blancheur de mots, de signes, de formes, ou de couleurs. Le corps a une manière étrange d’aller sur la toile comme jamais il n’ira sur la page, au gré d’une gesticulation minime ou véhémente, d’une présence autrement active de l’œil, du bras, et de la main, là où la langue contraint à une « action restreinte », si ce n’est une forme d’absence […] J’avance sans savoir où je vais à travers un champ d’incertitude : durant cette avancée j’éprouve plus vivement la sensation d’exister, lors même que je m’absente. Il y a dans toute création une manière de se perdre pour se rendre autrement présent à soi-même et à autrui. » Jean-Michel Maulpoix (Prix Goncourt de la poésie 2022), Strasbourg, 24 mars 2023.
Le site de la galerie : http://galerie-bamberger.com/fr/
EXPOSITION : L’HERBE AUX YEUX BLEUS – SOPHIE ZÉNON
La Chambre
1 avril – 28 mai
Entrée libre
Sophie Zénon déploie un univers habité par la poésie, le littéraire, l’effroi et la beauté, mais aussi par les questions de la mémoire et de l’oubli, de la perte et de l’absence.
Son nouveau projet, axé sur les plantes obsidionales (terme qui désigne en botanique les végétaux propagés lors des guerres et des déplacements de population) explore en Lorraine, région d’Europe qui a connu aux 19ème et 20ème siècles le plus de mouvements de troupes, cette végétation ici particulièrement nombreuse (21 espèces répertoriées). En travaillant sur ces migrations végétales – et par ricochet sur celles des populations –, elle tente de donner forme à l’Histoire par l’image, de faire apparaître des traces ténues par les moyens de la science et de la technique, faisant résonner tant la poésie que les mémoires tragiques des lieux en une approche plastique plurielle. Épaulée par des botanistes spécialistes du sujet, Sophie Zénon relie des domaines de connaissance, des règnes naturels et des périodes temporelles par les fils d’une œuvre organique et symbiotique.
(L’herbe aux yeux bleus est le nom de la Bermudienne des montagnes (Sisyrinchium montanum Greene), introduite en Lorraine par les Américains pendant la première Guerre Mondiale).
Une visite commentée vous est proposée chaque dimanche à 17h.
L’actualité de la Chambre est en ligne : https://www.la-chambre.org/
THÉÂTRE : RUE DU CHEMIN BLEU – IVANNA KRETOVA / ARTUS
La Pokop
Mardi 18, mercredi 19, jeudi 20 avril 20h
8€ à 2€ / Prévente : https://lapokop.fr/
Est-il possible de tout dire avec les mots? Y a-t-il assez de nuances pour faire passer exactement le sentiment authentique à l’autre personne? Nous utilisons sans cesse les mêmes mots pour dire des choses différentes. « J’aime le chocolat » et « j’aime ma mère ». Ce n’est sûrement pas les mêmes manières d’aimer et pourtant, on utilise le même verbe. Entre la réalité prenante et l’absurde, Rue du Chemin Bleu est une recherche de parole authentique que la danse et le corps viennent nourrir. Au plateau, des personnages curieux essayent de se faire comprendre et de communiquer dans un univers décalé qui change de contexte tout du long. Parfois, une onomatopée suffit, parfois, non.
Ce spectacle est une rencontre entre le geste et le mot, un croisement entre le corps et la parole et un rendez-vous entre le texte et la danse. Un rendez-vous, tout juste.
Accédez au site de La Pokop : https://lapokop.fr/