Quinzaine du 22 juillet au 4 août 2024 : PANORAMAS

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

Qui dit vacances rêve l’ailleurs…

Pour les voyageurs immobiles, les perspectives loin devant tiennent de moyens du bord bien choisis : horizons fictifs, panoramas de confection, récits d’escapades, mers de cinéma, chers paysages-images, ciels entoilés, étendues miniatures… Ce sont, pour quinze jours, les mères de nos rêveries de fugues, de libertés, de lointains.

PROJECTION : A SCENE AT THE SEA – TAKESHI KITANO (VOST)

Le Cosmos

Samedi 3 août 19h20 (grande salle) / Mardi 23 juillet 18h50, mercredi 24 juillet 17h20, dimanche 28 juillet 15h15 (petite salle)

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma

C’est un film qui n’a d’autre horizon que l’horizon. Celui qui justement se confond dans les regards pensifs d’un jeune sourd et muet qui se rêve en surfeur et dont le rêve est relayé dans le regard confiant et aimant de son amie. A Scene at the Sea c’est d’abord cela : un film minimaliste et soustractif qui tient le spectateur dans la contemplation, le vagabondage de l’esprit, refuse dramatisation et psychologie. Une femme regarde un homme qui regarde la mer, et l’on ne sait pas au fond à quoi l’un ou l’autre pense dans cet emboîtement de regards redoublés d’autres jeux et déplacements de regards, et de regardeurs regardés. Regards des uns et des autres qui se constituent mutuellement une existence, qui jouent de répétition entre les dimensions horizontales (la plage) et verticales (profondeur de champ) d’un espace quotidien dont la banalité est une grâce. Un film au titre rohmérien, à la mélancolie ponctuée de running gags légers évoquant subtilement le cinéma muet, dont la beauté et la poésie nous transcende.

Tous les films et séances du cycle #12 Liaisons Sportives : https://cinema-cosmos.eu/

PROJECTION : LA GRANDE ÉVASION (THE GREAT ESCAPE) – JOHN STURGES (VOST)

Star

Dimanche 28 juillet 19h30, mardi 30 juillet 13h30

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma

Quand on fait de la moto sans casque à travers champs, on a un profond sentiment de liberté. Et puis on se rend compte qu’on est pourchassé par les autorités, et coincé par des barrières. C’est là que l’on se rend compte qu’on est dans les Alpes allemandes, et qu’on ne peut pas faire n’importe quoi.

En 1943, des officiers alliés, prisonniers dans un camp allemand, creusent méthodiquement des galeries pour s’évader. Un long tunnel d’ennui ? Point du tout : on reste même scotché du début à la fin devant cette incroyable aventure de près de trois heures, inspirée d’une histoire vraie. Épreuve de titan, travail de fourmi, chapardages subtils, art de la diversion composent les étapes de cette longue opération pour se faire, enfin, la belle. Steve McQueen, en forte tête solitaire, diffuse son charme flegmatique légendaire. À ses côtés, Donald Pleasence, ornithologue aveugle, Charles Bronson, herculéen et claustro, et James Coburn, impérial de désinvolture.

L’actualité des cinémas Star et Star St Ex : https://www.cinema-star.com/

PROJECTION : GONDOLA – VEIT HELMER (VOST)

Star

Séances cinéma à partir du 24 juillet

Tarifs cinéma / Prévente : caisse du cinéma

Il était une fois un décor d’une beauté spectaculaire, celui d’une vallée verdoyante dans l’écrin des montagnes de la région géorgienne de l’Adjarie, une vallée traversée par un téléphérique pittoresque. Il était aussi une fois un réalisateur allemand, Veit Helmer, épris de cinéma muet et poétique, déjà très remarqué dans cette veine. Riche de trouvailles poétiques, le film utilise à merveille son espace à la fois réduit (les deux cabines, les stations en bouts de ligne) et vaste (l’immensité du ciel et la majesté du décor naturel) pour faire progresser un récit très simple à travers de multiples variations cocasses et tendres dans la grande tradition du burlesque muet. Un jeu auquel le cinéaste excelle grâce à l’utilisation de tous les objets environnants, à un travail sonore de premier ordre (notamment la musique signée Sóley Stefansdottir et Malcom Arison) et au charisme très expressif des deux actrices principales. Le tout dessine de manière très maîtrisée une ode légère, joyeuse et intemporelle à la liberté qui sera appréciée à tout âge.

L’actualité des cinémas Star et Star St Ex : https://www.cinema-star.com/

LECTURE : EVAGATORIUM FRATRIS FELICIS IN TERRAE SANCTAE, ARABIAE ET EGYPTI PEREGRINATIONEM OU LES ERRANCES DE FRÈRE FÉLIX PÉLERIN EN TERRE SAINTE, EN ARABIE ET EN ÉGYPTE

Saint Pierre-le-Jeune-protestant

Dimanche 4 août 17h

Entrée libre

Félix Fabri, dominicain d’Ulm, incarne la fascination des hommes du XVe siècle pour les voyages en Orient. Conformément à une conception du pèlerinage comme étape indispensable à sa formation de prédicateur, il se rend deux fois à Jérusalem, sept mois en 1480, puis 9 mois à compter d’avril 1483. Ce sont les notes prises tout au long de ce dernier voyage qui constituent la base de son Evagatorium. Ce chef-d’œuvre de quelques 1500 pages propose notamment aux lecteurs de suivre le déroulement chronologique du pèlerinage selon une structure à emboîtements, axée sur la découverte de Jérusalem. Mais cette œuvre est surtout l’endroit où Félix raconte ses errances et l’instrument qu’il utilise pour faire errer le lecteur à l’aide de digressions, technique de composition qui permet de recréer les attentes du voyage. Des souvenirs livresques (digressions anecdotiques) se mêlent aux expressions des sentiments (digressions affectives ou idéologiques), aux divagations savantes (digressions descriptives ou encyclopédiques), à l’insertion d’événements mineurs et de situations comiques (digressions ludiques et autobiographiques).

L’actualité de la paroisse protestante Saint-Pierre-le-Jeune : https://www.saintpierrelejeune.org/

PEINTURE : PAYSAGE ROMAIN AVEC SAN STEFANO ROTONDO – FREDERIK DE MOUCHERON

Musées de la Ville de Strasbourg

Dimanche 4 août 10-18h

Entrée libre

Frederik de Moucheron effectua un séjour en Italie vers 1655. Ce hollandais italianisant livre ici une de ses meilleures œuvres, anticipant de façon stupéfiante les paysages du début du 19e siècle et en particulier Corot. La topographie romaine depuis le mont Caelius est respectée : le panorama est pris depuis l’abside de Santo Stephano Rotondo et donne sur les édifices du Latran, l’obélisque de Touthmôsis IV et les montagnes de la Sabine. Les bleus sont subtils, au service d’une sensation de sérénité. Rarement l’ambiance romaine a été aussi bien rendue : la grandeur du passé, le charme bucolique du présent et une impression de liberté.

Les Musées de la Ville de Strasbourg vous ouvrent gratuitement leurs portes ce premier dimanche du mois. L’occasion rêvée pour une évasion dans les panoramas des collections (pastorales, paysages, marines du Musée des Beaux-Arts) ou les atmosphères impressionnistes (accrochage Sensations et impressions – Les 150 ans de l’impressionnisme avec le Musée d’Orsay au MAMCS).

Les ressources en lignes des Musées de la Ville de Strasbourg : https://www.musees.strasbourg.eu/