Lieu
Strasbourg
Dates
Prix
de 6 à 21 euros
Comme chez le peintre Pierre Soulages où du noir jaillit la lumière, Laure Werckmann plonge en solo dans les ténèbres de l’autobiographie de Natassja Martin, Croire aux fauves. L’anthropologue y raconte sa métamorphose après avoir été mordue au visage par un ours, au Kamtchatka. Suivant le fil de cette réparation, entremêlant les temps et les traces que forment ses souvenirs, la comédienne crée un espace neuf à partir de ces écrits, ces recherches et ces rêves. Prothèses, maquillage et costumes permettent d’appréhender la reconstruction de l’autrice par une hybridation avec l’autre. Ce second spectacle de la jeune compagnie Lucie Warrant poursuit un projet visant à révéler de nouvelles figures féminines, héroïnes de la métamorphose. Elle convoque le trouble de la transformation autant qu’une entité mythologique animiste – la miedka, l’être mi-femme mi-ours du peuple Évène de l’extrême-orient russe –, celle qui se tient entre les mondes, seule à même de la guider vers un nouveau soi. « J’aimerais que Croire aux fauves soit un spectacle sur la réparation », confie la metteuse en scène. « La réparation du corps blessé. La réparation de la relation humain / animal. La réparation du temps brisé, effacé. La réparation de la relation parent / enfant. La réparation de la relation acteur·rice / spectateur·rice. La réparation rêve / réalité. La réparation vie / mort. La réparation sauvage / civilisé. »
DÈS 14 ANS