Semaine du 25 au 31 juillet 2022 DANS LA VEINE NÉORÉALISTE..

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

Le néoréalisme est notre muse de la semaine. Ce mouvement littéraire et cinématographique qui s’est développé en Italie dans les années 1940 et 1950 en opposition à la culture fasciste dominante et au courant décadent, vise à l’objectivité et à l’observation des réalités quotidiennes insérées dans leur contexte social. Il recherche une représentation réaliste du réel dans une volonté de décrire celui-ci au plus près, sans idéalisation, se faisant par là même un porte-voix dénonciateur.

Cherchant à présenter le quotidien en l’état, il adopte une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire, se servant par exemple des gens de la rue et du tournage in situ (parti pris esthétique répondant par ailleurs aux restrictions financières d’après-guerre). Cela devint ainsi une sorte de code stylistique du néoréalisme que de puiser dans les apparentes contraintes son incontestable qualité de vérité.

LECTURE : OASIS LOVE – SONIA CHIAMBRETTO (50mn)

TNS

Jeudi 28 juillet 19h

Gratuit sur réservation, en ligne à l’adresse https://traversee.tns.fr/, par mail à l’adresse accueil@tns.fr, par téléphone au n° 03 88 24 88 00

Comme si faire parole était déjà « faire émeute », le moteur poétique de Oasis Love se trouve dans le sens de ce mot « émeute », littéralement « créer de l’émotion ». Pourquoi, dans les cités périphériques des grandes villes, l’apparition des policiers provoque−t−elle, dans un réflexe de fuite, la course des jeunes gens, et, dans la foulée, celle de la police ?

Le texte Oasis Love met en tension la police et l’amour, tels qu’ils se vivent et se racontent dans les grands ensembles des quartiers. Dans une langue brute et musicale, une langue française « étrangère », il multiplie les points de vue, mixe textes de création et documents (archives, témoignages, screen shot…). Ce montage hétérogène invente, dans une chronologie syncopée et le désordre apparent de ses fragments, une forme poétique révélant, par le jeu de rapprochements d’éléments étrangers, l’atlas sensible d’une zone, à la périphérie d’une ville qui se transforme peu à peu en Oasis.

Spectacle présenté par le TNS dans le cadre de La Traversée de l’Été

En suscitant notre étonnement de chaque chose, Combats nous fait cheminer dans les préoccupations de quelques personnes qui sont simplement là, devant nous. Leurs discrets empêchements sont des problèmes impérieux qu’il s’agit de mettre en mots, d’élucider et, si possible, de combattre. À partir d’un simple jeu auquel ils s’adonnent, la pièce s’ouvre progressivement sur une expérimentation des différentes dimensions du jeu : règles, aléatoire, compétition, plaisir, comme un biais possible pour envisager, voire modifier les liens étroits qu’entretiennent le jeu et la vie. Tout se passe là, dans l’instant, s’élabore en temps réel et les relations se modifient à vue d’œil et dans un seul espace−temps, comprenant acteurs, spectateurs, fiction et réel.

Spectacle présenté par le TNS dans le cadre de La Traversée de l’Été

CINÉMA : MAMMA ROMA – PIER PAOLO PASOLINI (1962) (1h47)

Star St Ex

Mercredi 27 juillet 11h / Vendredi 29 juillet 17h45

Tarifs cinéma / Prévente : Caisse du cinéma et https://www.cinema-star.com/saint-exupery/reserver/

« Le cinéma me permet de maintenir le contact avec le réel, un contact physique, charnel. Et cette réalité se livre dans le seul acte de filmer, qui met à nu la réalité quotidienne ».

Avec ce film Pier Paolo Pasolini reprend les thèmes du néo-réalisme : errance, terrains vagues, immeubles en ruine, vie prolétaire, prostitution, adolescence oisive. De longs moments où il ne se passe presque rien laissent le temps réel dérouler une action ou fixent en gros plan les moindres émotions d’un visage, comme si l’œil observait par lui-même, dans une volonté presque documentaire à montrer les choses telles qu’elles sont.

Synopsis : Mamma Roma (Anna Magnani), une prostituée d’âge mûr, libérée de son souteneur reprend avec elle son jeune fils, Ettore (Ettore Garofolo), et s’installe avec lui dans un quartier populaire de Rome. Alors que, devenue vendeuse sur un marché, elle nourrit des espoirs de réussite pour Ettore, celui-ci commence à traîner avec les jeunes désœuvrés du quartier…

Film présenté dans le cadre de la Rétrospective Pasolini du 13 juillet au 2 août

CINÉMA : MI IUBITA, MON AMOUR – NOÉMIE MERLANT (2022) (1h35)

Star

Sortie le 27 juillet (séances cinéma)

Tarifs cinéma / Prévente : Caisse du cinéma et  https://www.cinema-star.com/star/reserver/

Premier film et belles fulgurances. L’actrice Noémie Merlant s’essaye à la caméra et saisit la pulsion d’un amour de vacances, au-delà des différences et des convenances.

Dans ce film tourné sur le vif en 14 jours avec une liberté et une spontanéité vivifiante, elle interprète elle-même le rôle principal, jeune femme fiancée, qui entourée de ses amies, va être touchée par le fils aîné d’une famille Rom, aussi généreuse qu’elle est empêtrée dans des problèmes de dette.

Lumineuse, elle insuffle au film une énergie que sa mise en scène vient accompagner, nous faisant croire à sa liberté, celle d’une jeune femme curieuse et ouverte, loin des clichés sur la jeunesse d’aujourd’hui.

THÉÂTRE : FRÈRES – CIE LES MALADROITS (dès 12 ans) (1h10)

Taps Scala

Jeudi 28 juillet 19h

6€ et 4€ / Prévente : Billetterie en ligne du Taps à l’adresse https://taps.strasbourg.eu/ et billetterie du 5e Lieu au guichet

Espagne, 1936. Angel, Antonio et Dolores quittent leur village pour Barcelone avec l’espoir d’un monde meilleur. Face à l’effervescence de cet été-là et le début de la guerre civile, leurs chemins les emmèneront bien plus loin que ce qu’ils auraient pu imaginer.

Deux frères nous racontent le parcours de leur grand-père, Angel, de ses frères et de sa sœur, dans l’Espagne en guerre, du coup d’État de Franco à l’exil vers la France. Une histoire racontée à travers leurs souvenirs de petit-fils, une histoire qui leur a été racontée et qu’ils veulent à leur tour transmettre, pour comprendre et ne pas oublier. Du sucre et du café pour parler de la Guerre d’Espagne et de la Retirada, la cuisine comme terrain de jeux, les objets du quotidien comme protagonistes, la table à manger devenant l’échiquier de notre histoire commune. Points de vue, idéologies et mémoire se mélangent dans le café noir des souvenirs familiaux, l’histoire amère de celles et ceux qui gardent le goût de la jeunesse et des utopies.

EXPOSITION : FOLLOWING ULYSSES – DEIRDRE BRENNAN

Médiathèque Malraux

28 juin – 27 août

Entrée libre

Les récits et la justice sociale sont au cœur de l’œuvre de Deirdre Brennan qui, comme photojournaliste, a vu son travail publié dans de grands quotidiens et hebdomadaires internationaux.

Following Ulysses s’appuie sur la structure et le plan du livre de Joyce pour penser les enjeux politiques, raciaux et sociaux du Dublin moderne. Correspondant chacune à un chapitre du roman, ces dix-huit photos noir et blanc livrent un message fort, du portrait d’un sans-abri avec ses chiens, aux troublantes manifestantes pour la révocation du 8e amendement sur l’avortement, en passant par d’autres évocations immédiatement reconnaissables du passé et du présent de la ville.

Une exposition présentée dans le cadre de la Présidence irlandaise du Conseil de l’Europe.

Les ressources en ligne du réseau des médiathèques avec ce lien :