Semaine du 26 septembre au 2 octobre 2022 : D’OÙ VIENT L’INSPIRATION…

Chaque semaine, retrouvez les coups de cœur du 5e Lieu !

Pour motiver le processus créatif, l’inspiration peut s’écarter des repères canoniques et tout aussi bien s’égarer entre modes mineurs et manifestations indicielles…

Une enfant se questionnant sur les gargouillis de son ventre, le Répertoire d’Immeubles Localisés (RIL), le passé commercial de l’espace abritant depuis tant d’années un centre d’art, le dernier chapitre d’un texte lui-même inachevé, un improbable bal de province…

Ce sont les petites muses de cette nouvelle semaine. Avis aux curieux !

CONCERT MIS EN SCENE : MUSIC IN THE BELLY – KARLHEINZ STOCKHAUSEN / SIMON STEEN-ANDERSEN / LES PERCUSSIONS DE STRASBOURG

Théâtre de Hautepierre

Mercredi 28 septembre 20h30

20€ à 6€ / Prévente : Billetterie Musica au guichet éphémère 11 rue Mercière / par téléphone au n° 03 88 23 47 23 / en ligne à l’adresse https://festivalmusica.fr/

En 1975, Karlheinz Stockhausen composait une œuvre énigmatique à l’attention des Percussions de Strasbourg. Sa partition contenait davantage d’indications scéniques et de didascalies que de musique à proprement parler — et cette musique consistait en douze mélodies liées aux signes du zodiaque, le cycle Tierkreis, et matérialisées par des boîtes à musique que le compositeur fit lui-même fabriquer. L’idée de la pièce comme son titre lui étaient venus de la surprise de sa fille Julika découvrant à l’âge de deux ans de petits bruits à l’intérieur d’elle-même, des gargouillements d’estomac : « tu as de la musique dans le ventre », lui avait-il répondu. Quelques années plus tard, il se réveilla subitement un matin après avoir rêvé la pièce et la coucha sur le papier.

Spectacle présenté dans le cadre du festival Musica (15 septembre – 2 octobre)

EXPOSITION : SCREEN CITY_STRASBOURG – ALESSIA SANNA

5e Lieu

17 septembre – 30 octobre

Entrée libre

Composées de plus de 6 000 tirages en plâtre, d’un mapping vidéo et d’un environnement sonore, les Screen Cities d’Alessia Sanna traduisent un questionnement sur la ville et ses modes de représentation à partir des data.

À la croisée des données du RIL* fournies par le service Géomatique et Connaissance du Territoire de Strasbourg et des données de densité de population issues de l’INSEE, Screen City_Strasbourg porte un regard ambivalent sur le devenir de la ville, vacillant entre désarroi et sublimation.(* Le répertoire d’immeubles localisés (RIL), disponible pour les communes de 10 000 habitants ou plus, contient l’ensemble des adresses de logements nécessaires au recensement de la population et au calcul des populations légales).

Inspiré par l’imagerie satellitaire, ce paysage chiffré mime une vue du ciel depuis laquelle s’activent les traces d’activités humaines générées par la construction de la ville dès 1850. Sublimés par la lumière, ces milliers d’édifices, tantôt façades, tantôt écrans, produisent alors le reflet de la vie urbaine, dont l’écho a été capturé depuis le plus haut sommet de la ville : la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.

Exposition présentée dans le cadre du festival Ososphère (23 septembre – 2 octobre)

EXPOSITION : AU BONHEUR

CEAAC

1 octobre – 8 janvier

Entrée libre

L’exposition Au Bonheur prend appui sur le passé commercial du bâtiment Art nouveau abritant le CEAAC en se jouant des typologies d’objets en vente du tout début du XXe siècle aux années 1960 dans cet ancien magasin de faïences, porcelaines, verreries, luminaires et articles de ménage. En replaçant l’«objet de commodité »  dans une perspective culturelle, l’exposition s’intéresse à la « vie sociale des choses » (Arjun Appadurai).

Les objets qu’elle rassemble témoignent de la manière dont l’idéologie peut s’inscrire dans la forme, et du pouvoir attribué à celles et ceux qui les fabriquent, les choisissent et les disposent. De possibles glissements s’opèrent entre leurs différents régimes de valeur (d’usage, d’échange, culturelle, plus-value). La décoration devient ici un vecteur d’autorité, de subversion et d’émancipation.

Visites guidées samedi 1 octobre et dimanche 2 octobre à 15h (entrée libre)

THÉÂTRE : DONNEZ-MOI UNE RAISON DE VOUS CROIRE – MARION STENTON, MATHIEU BAUER, SYLVAIN CARTIGNY

TNS – Gignoux

Mardi 27, mercredi 28, jeudi 29, vendredi 30 septembre 20h et samedi 1er octobre 20h

30€ à 6€ / Prévente : Billetterie TNS au guichet, par téléphone au n° 03 88 24 88 24, en ligne à l’adresse https://www.tns.fr/

Mis en scène par Mathieu Bauer, donnez-moi une raison de vous croire est le spectacle d’entrée dans la vie professionnelle du Groupe 46 de l’École du TNS. Partant du dernier chapitre de L’Amérique de Franz Kafka, texte resté inachevé, Marion Stenton, dramaturge, situe sa pièce au Grand Théâtre de l’Oklahoma. On entre ici dans les coulisses du rêve américain, où les déclassé·e·s et les inclassables occupent les couloirs dans l’attente ou dans le refus des rôles qu’une bureaucratie absurde veut bien leur attribuer. La musique occupe une place essentielle dans ce spectacle, avec la présence sur le plateau du guitariste et compositeur Sylvain Cartigny et la création sonore de Jean-Philippe Gross.

PROJECTION : HARMONIE. UN BAL A WISSEMBOURG –JEAN-LOUIS COMOLLI

Maison de l’image

Mardi 27 septembre 18h30

Entrée libre

En 1981, Alain-Ilan Chojnow, écrit une série de Carnets de bal dont il confiera la réalisation à Jean-Louis Comolli. À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, cette série sur le bal est une étude sociale. À travers la préparation des bals sont saisis les comportements à la fois sociaux et personnels des gens, tandis que leurs désirs, défaites et réalités quotidiennes apparaissent parfois bien éloignées de leurs rêves cachés. Harmonie. Un bal à Wissembourg est le second de la série. Ce sont aussi les premiers gestes documentaires de Comolli où se dessinent ce qui constituera son approche du réel, comme son regard de cinéaste sur la société. La porosité affichée entre documentaire et fiction ouvrant de fécondes perspectives.

Une soirée dédiée à Jean-Louis Comolli, décédé le 19 mai dernier.