"Lettres à Lou" de Guillaume Apollinaire

Création de théâtre musical

Lieu

Salle du Münsterhof - Strasbourg
Strasbourg

Dates

vendredi 31 mai 2024 > 20h-21h30

Prix

Tarif 22 € – Réduit 15 € (étudiants, demandeurs d’emploi, moins de 18 ans, cartes Culture & Atout-voir, cartes Cezam & Évasion)

Réservation conseillée billetweb.fr/lettres-a-lou1 

Caisse du soir à partir de 19h30, CB possible.

Renseignements : info@theatre-lumiere.com

Présentation

Création de poésie musicale les « Lettres à Lou » de Guillaume Apollinaire, avec des musiques de Frédéric Chopin, Érik Satie, Maurice Ravel et Claude Debussy, avec le comédien Christophe Feltz et le musicien de renom Marcel Lœffler à l’accordéon accompagné de son fils Cédric à la guitare, le vendredi 31 mai 2024 dans la très belle salle Amadeus du Münsterhof (foyer de la Cathédrale Notre Dame), 9 rue des Juifs à Strasbourg.

Ces « Lettres à Lou » comptent probablement parmi les plus belles lettres d’amour de la littérature française.

L’histoire commence le 27 septembre 1914 : Apollinaire, l’un des écrivains les plus influents du XXe siècle, rencontre Louise de Coligny-Châtillon à l’occasion d’un déjeuner dans un restaurant à Nice. Immédiatement il tombe sous son charme, dès le lendemain il lui écrit :

« Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. Je l’avais senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m’avaient tant troublé que je m’en étais allé aussi tôt que possible afin d’éviter le vertige qu’ils me donnaient. »

Mais celle qu’il surnomme Lou, décrite plus tard par André Rouveyre, spirituelle, sensible, insaisissable, gracieuse, frivole et déchaînée, n’est pas prête à lui accorder ses faveurs, si bien qu’abattu par ses dérobades, Apollinaire s’engage dans l’armée.

Louise le rejoint pourtant une semaine à Nîmes où il fait ses classes. Huit jours de passion déchaînée, d’un érotisme raffiné et violent. Mais encore très attaché à un autre homme, elle rompt avec Apollinaire à la veille de son départ pour le front en mars 1915, en se promettant de rester amis.

Apollinaire et Lou nourrissent une abondante correspondance jusqu’en janvier 1916 car le poète, comme beaucoup d’autres poilus, écrit beaucoup pour garder le moral. Ce sont ces nombreux courriers qui donneront naissance aux Lettres à Lou, des lettres parfois très romantiques, parfois érotiques mais toujours d’une grande beauté. Il y exécute également quelques calligrammes comme celui-ci en forme de palmier que l’on a pu retrouver chez Sotheby’s en 2014 :

« Je vous salue Lou comme fait votre arbre préféré le palmier du grand jardin marin soulevé comme un sein. Votre chevelure pareille au sang répandu. Mourir et savoir enfin l’irrésistible éternité. Oliviers vous battiez ainsi que font parfois ses paupières. Par ce livre dur et précis dans la joie, apprenez ô Lou à me connaître afin de ne plus m’oublier mais perché sur l’abîme je domine la mer comme un maître et je place ici même malgré vous votre pensée la plus secrète. »

Dans cette correspondance, Apollinaire affiche une obsession : confectionner pour Lou une bague à partir d’un éclat d’obus, « taillée dans un métal d’effroi. »
Il l’évoque pas moins de trente fois dans Les Lettres à Lou !
Il écrit le 07 avril 1915 :

« On passe le temps à faire des bagues. Envoie-moi la mesure de ton annulaire pour te faire une bague » ; puis le 10 avril « Il faut que je reçoive, ô mon Lou, la mesure exacte de ton doigt car je veux te sculpter une bague tr ès pure dans un métal d’effroi. »

Il finit par créer cette bague sur laquelle il inscrit son amour « Gui aime Lou » et qu’il envoie à son adorée.

Le 17 mars 1916 il est blessé à la tempe et évacué sur Paris. Il est trépané et entame une longue convalescence. Il ne reverra Lou une dernière fois que vers 1917/1918 avant de décéder de la grippe espagnole le 09 novembre, deux jours avant l’armistice. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise tandis qu’ironiquement tout Paris crie « À mort Guillaume ! » faisant référence à Guillaume II d’Allemagne qui vient d’abdiquer.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Après la guerre, André Rouveyre parent de Lou et proche d’Apollinaire écrit un article sur les dernières années du poète. Émue par ce récit, Lou adresse en 1920 un courrier à Rouveyre dans lequel elle confie ses regrets :

« La mort qui empêche à jamais les amis de se réconcilier est une chose horriblement triste ! Il t’a parlé de l’inconstance de mon amitié, je lui ai fait de la peine parce que je ne l’ai pas compris…il y avait un trop grand abîme entre sa mentalité et celle dans laquelle j’avais vécu jusque là…
Plus tard avec plus d’expérience de la vie, nous nous serions rapprochés j’en suis sûre, nous devions être amis ! Seulement il y avait les premières incompréhensions à vaincre… »

En 1940, Lou offrira la fameuse bague à André Rouveyre, « celle que j’aimais mais qui est très abîmée » lui écrira-t-elle. Rouveyre la fait insérer dans une bague en or, portant une plaque en or jaune avec l’inscription « Gui aime Lou. »

Réservation conseillée : billetweb.fr/lettres-a-lou1 

Caisse du soir à partir de 19h30, CB possible

 Renseignements : info@theatre-lumiere.com